Père André Merville
Ancien Doyen de Douai

Chers amis,

A Douai, le Père Debrabant a planté un arbre éducatif qui a produit de belles branches et continue à porter de beaux fruits, j’en suis témoin. Aussi, ce courrier n’aura rien d’une lettre administrative d’excuses : il tient à exprimer la nécessité qui m’incombe de rendre témoignage au souffle prophétique du Père Debrabant, souffle dont le besoin n’a jamais été aussi pressant qu’aujourd’hui.

Oui, que ce soit dans les communautés Bethsaïde, dans le collège Ste Clotilde ou dans les écoles maternelles et primaires Notre Dame – St Joseph (actuel Institut de la Sainte Union), je constate la permanence de ce souffle, véritable esprit de famille dont j’aimerais dégager trois composantes : dévouement, souci de promouvoir le développement intégral des personnes, attention aux plus démunis.

1) Dévouement
Ayant grandi dans une famille d’enseignants en école laïque, je n’ignore pas que dans ces milieux laïcs, la part d’investissement personnel peut compter beaucoup pour ceux qui aiment leur métier. Néanmoins, chaque fois que j’ai la joie d’aller visiter les communautés Bethsaïde ou l’Institut de la Sainte Union, je vois à l’oeuvre une qualité de don de soi qui trouve sa source dans l’Evangile. Lorsque ce dévouement est présent dans une classe ou une salle de séjour, je vois bien que même et surtout les plus petits, savent parfaitement en identifier la source, et c’est de cette manière qu’ils peuvent eux aussi désirer recevoir le don de la foi. Je sais bien qu’aujourd’hui, il peut exister dans certaines entreprises une exploitation abusive du dévouement jusqu’au burn-out ; il est vrai également que tout un courant de notre société ne considère la valeur du travail que sous l’angle du bien-être, refusant la moindre concession pour une flexibilité dans la répartition des tâches et des horaires de travail. Il suffit de relire la biographie du Père Debrabant pour se rendre à l’évidence que sans le feu qui traverse le coeur de cet homme plein d’énergie et de volonté, et qu’il a su communiquer aux collaborateurs et collaboratrices de son oeuvre, il n’aurait jamais rien pu fonder : les problèmes financiers, institutionnels et environnementaux étaient bien plus difficiles à surmonter à son époque qu’à la nôtre. J’atteste que la flamme du dévouement qui continue de brûler dans les sanctuaires fondés par le Père Debrabant est vitale, aujourd’hui plus que jamais.

2) Promotion du développement intégral des personnes
Lors de mes visites pastorales, dans mes échanges avec les éducateurs, les directeurs ou les enseignants de l’Oeuvre, je constate un profond souci d’éveiller le plus harmonieusement possible toutes les facultés humaines des enfants, des jeunes ou des personnes qui doivent surmonter un handicap. Il ne s’agit pas seulement de communiquer des savoirs, ou même des valeurs. S’il ne s’agissait que de cela, un simple technicien ferait l’affaire. Il est bien plutôt question, pour ces éducateurs, d’éveiller le désir profond de ceux qui leur sont confiés, d’éclairer leur discernement et leur conscience, de leur faire découvrir le sens du vrai, du beau et du bien, de les aider à surmonter les épreuves, de les armer dans la lutte contre le mal en vue de débusquer ses leurres, de forger la volonté, d’apprendre la maîtrise de soi , le respect et l’estime des autres, d’entretenir une mémoire collective des événements fondateurs parmi lesquels l’Offrande du Christ peut être présentée sans complexe – parce que pouvant être expliquée rationnellement – comme celle qui est digne d’être la pierre de fondement de tout l’édifice d’une vie. En relisant l’oeuvre du Père Debrabant, j’ai bien vu que le secret de son art d’éduquer reposait sur la recherche d’une harmonie entre le corps, le coeur, l’esprit et l’âme. J’atteste que nous avons plus que jamais besoin d’équipes pédagogiques qui ne se contentent pas de promouvoir une simple transmission de connaissances mais qui ont comme premier souci de faire grandir des personnes.

3) L’attention aux plus démunis
Je m’attarderai moins sur ce dernier point parce qu’il n’est plus à démontrer : tous ceux que je rencontre à Douai et qui restent attachés au projet éducatif initié par le Père Debrabant gardent comme lui le souci évangélique d’une attention privilégiée aux plus démunis. Les écoles accueillent de nombreux enfants issus de milieux populaires ou de l’immigration. Les efforts pédagogiques pour éveiller, entretenir et développer cette attention aux plus pauvres donnent lieu à de nombreuses initiatives. Les ateliers créatifs, les jumelages avec des pays défavorisés, les soutiens à des projets de développement permettent de vivre une juste ouverture aux autres.

 En tant que doyen, je me réjouis vivement de toutes ces initiatives : inutile d’attester qu’elles apportent à notre société d’aujourd’hui un témoignage indispensable.

Espérant que cette lettre sera accueillie par chacun de vous comme un soutien et un hommage rendu à tous ceux qui se battent pour que l’oeuvre de la Sainte Union continue sa route, je vous prie d’agréer l’expression de mes sentiments les plus respectueux et cordiaux.

André MERVILLE

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